L’attachement dans la thérapie
Nous sommes nombreux à essayer de prendre du recul sur nous-mêmes pour sortir de nos ornières et apercevoir de nouvelles perspectives d’évolution. Une partie de ce chemin peut se faire de soi à soi mais force est de constater que la remise en question de certaines fondations intérieures dysfonctionnelles nécessite le regard bienveillant d’un autre.
La compréhension des raisons neurobiologiques de ce besoin d’altérité est fondamentale dans la démarche thérapeutique. Les enjeux profonds de la relation expliquent les mécanismes du trauma autant que ceux de la guérison.
Dans la petite enfance, le système nerveux immature n’est pas capable de s’autoréguler. Il ne peut pas comprendre le pourquoi des émotions qui le traversent en permanence et encore moins gérer leur intensité. Dans les premières années de sa vie, il est totalement dépendant de ses figures d’attachement (parents, famille, nourrice, …), de leur capacité à interpréter et à s’ajuster aux émotions qu’il manifeste.
La qualité de ce reflet et des soins par les figures d’attachement est déterminante dans le développement de l’enfant.
L’attachement sécure
Des reflets et des soins globalement ajustés lui permettront de se réguler dans le présent et d’apprendre à décoder correctement ses sensations corporelles (qui lui indiquent qu’il a faim, qu’il est triste, qu’il a mal, etc …). Cela produit une forme de confiance dans la vie et une plus grande stabilité intérieure, la capacité à s’engager dans des relations authentiques et à compter sur les autres.
L’attachement insécure
En revanche, des reflets et des soins non ajustés – ou des maltraitances – laissent l’enfant dans une détresse qui renvoie les couches archaïques de son cerveau à un danger de mort imminent. C’est à ce moment (notamment) qu’intervient le mécanisme de dissociation.
La charge émotionnelle non entendue est figée et mise à l’écart afin que le reste du système puisse continuer à fonctionner et s’adapter à ses figures d’attachement pour tenter d’obtenir malgré tout ce dont il a besoin.
Cela produit une certaine défiance envers la vie et les autres, la croyance que « je n’ai pas besoin des autres, je fonctionne mieux seul » ou au contraire « je suis dépendant des autres et ils ne répondent pas à mes besoin ».